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La p'tite vadrouille

J17- Le camp de réfugiés de Dheisheh

Nous avons souhaité nous rendre dans un camp de réfugiés palestiniens afin d'en apprendre un peu plus sur leurs conditions de vie. Nous nous rendons donc au camp de réfugiés de Dheisheh, en périphérie de Béthléem.


D'abord composé de tentes, ce camp de 1km² fut établi en 1949 sur un terrain municipal de Bethléem. Ses habitants proviennent de Jérusalem-Ouest et de 30 villages repeuplés par des immigrants juifs ou détruits. Le camp compte actuellement 12 000 habitants dont 50% d'enfants. S'ils sont propriétaires de leur habitations, le terrain est loué pour 99 ans par les Nations Unies. Impossible pour les réfugiés d'acheter la terre, ou d'agrandir le camps. Alors les maisons se construisent peu à peu sur étages, afin d'accueillir les nouvelles générations, et les enfants jouent dans la rue, faute d'espaces vert.

Un projet efficace: le centre cuturel Ibdaa

Nous nous rendons au Centre Culturel Ibdaa situé à l'entrée du camps, afin de mieux comprendre la création des camps de réfugiés et de découvrir les activités proposées par Ibdaa. Ibdaa signifie « faire quelque chose à partir de rien ».

Nous rencontrons Shadi, un des responsables du centre culturel qui nous en explique le fonctionnement. Le centre est une initiative des habitants du camps, et gère de nombreux projets visant à éduquer et aider de nombreuses familles du camps: un centre de médias, une école de commerce, un jardin d'enfant, un programme pour l'émancipation des femmes et un laboratoire Internet. Une troupe de danse a également été créée par le centre et se produit chaque année dans de nombreux pays, dont la France. Mais comme le souligne Shadi « nous avons le droit de nous déplacer partout dans le monde, sauf en Israel, à quelques kilomètres d'ici, et ou se trouve parfois une partie de notre famille ».

Il nous explique par ailleurs l'irationalité de la gestion de l'eau dans le pays. Israël vient récupérer le peu d'eau potable présente dans les Territoires Palestiniens pour la consommation de l'Etat hébreu ou pour la revendre aux Palestiniens à un prix trois fois supérieur à celui demandé aux Israéliens !




Visite du camp
Nous faisons ensuite un rapide tour dans le camp, en compagnie de 2 jeunes belges volontaires au Centre Culturel; bien évidemment, les réfugiés palestiniens vivent dans des conditions de grande misère, tant sur le plan économique que social. Ils ont tout perdu lorsqu'ils ont du de force quitter leur maison et leurs terres. L'absence de nom de rue témoigne d'ailleurs bien du caractère précaire de ce statut de « réfugiés ».










Le symbol de la clef
On retrouve à plusieurs endroits des clés dessinées sur les murs: l'histoire veut qu'en quittant leur maison, les palestiniens ont cru/espéré pouvoir y retourner, et ont donc garder la clé de chez eux. Malheureusement, elles ont rapidemment perdu toute utilité et sont devenues le symbole de leur exil et de leur vie d' « avant ».








Handala
Naji al-Ali, dessinateur politique, caricaturiste engagé, en exil pendant plusieurs années avant d'etre assassine a Londres, est le créateur du personnage Handala. Il s’agit d’un petit garçon de 10 ans, l’âge qu’avait l’auteur lorsqu’il a quitté la Palestine. Toujours pieds nus, il tourne volontairement le dos au public, sans appui, déterminé, témoin de son époque, témoin de la tragédie d’un peuple. L'histoire dit que le petit garcon ne se retournera quand les palestinienes retrouveront le droit de circuler en terre israelienne.

 






Les hommages aux "martyrs"
Sur les murs (terrains d'expression privilégiés, faute de mieux) sont également peints de nombreux visages de jeunes, ayant trouvé la mort suite à des affrontements avec les soldats israelins, qui étaient en garde dans les camps jusqu'en 2003 (Accords d'oslo), et terrorisaient la population. Ces « martyrs », morts souvent pour avoir lancés des cailloux à des soldats ou ne pas avoir respecté le couvre-feu, font un peu la fierté de leur famille, considérés ici un peu comme nos résistants à nous sous l'occupation allemande.





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